Les enfants porteurs de handicap ou les autistes éprouvent parfois les pires souffrances pendant le confinement, tenus loin d’un milieu propice à leur évolution. Les parents sont amenés à composer avec les aléas de la situation peu joyeuse.
Depuis le début du confinement sanitaire imposé en Tunisie un 22 mars 2020, de nombreuses personnes ont été durement touchées par les conséquences de la mise à l’écart de la société. Généralement plus vulnérables ou isolées à l’image des seniors et personnes âgées qui éprouvent mille maux, les enfants autistes vivent mal la séparation avec leur centre de développement. Cependant, parce qu’il y a un risque de décéder ou de contamination au bout, tout le monde est condamné en payant le prix fort avec le confinement qui s’impose même si on entrevoit le bout du tunnel en termes de nombre de cas contaminés. Une situation d’autant plus pénible pour les enfants porteurs de lourds handicaps et maladies rares ou orphelines qui doivent supporter le fardeau qu’on leur impose à rester à la maison. Ils ne peuvent pas suivre une évolution normale dans les centres spécialisés pour autistes comme à l’Ariana ou à El Menzah 1 ou encore au centre public ouvert il y a un an à Sidi Hassine qui recense une quarantaine d’autistes pris en charge.
Pour rompre la solitude des parents à bout de nerfs, le centre pour autistes Farah basé à Ben Arous donne de précieuses recommandations aux parents d’enfants autistes à l’occasion du mois de Ramadan.
C’est que les enfants porteurs de handicap ou les autistes éprouvent parfois les pires souffrances pendant le confinement, tenus un temps loin d’un milieu propice à leur évolution. Une progression et un élan qui s’arrêtent net causant un drame en plus qui n’épargne pas les parents.
Impliquer son enfant autiste
Sur la page facebook du centre pour autistes Farah, on découvre de nombreuses publications qui s’adressent aux parents dans la gestion de leurs enfants à la maison, notamment en temps de coronavirus. Outre les règles d’hygiène et de bonne conduite en matière de santé qu’il véhicule, le centre propose de faire participer son enfant autiste aux rites du jeûne, notamment en contribuant à la préparation des plats cuisinés ou encore préparer la table du dîner d’Iftar pour toute la famille. Des consignes claires et des expressions qui sonnent juste malgré la déficience de l’enfant sont prodiguées sous forme de conseils. Ceci certainement pour ne pas entamer l’évolution de leurs enfants «spéciaux». Avec l’ouverture de nombreux centres commerciaux dès aujourd’hui et la continuité de nombreuses institutions publiques, on espère que le déconfinement concernera ces enfants qui ne peuvent pas rester reclus au domicile indéfiniment. Toutefois, la fin de l’année scolaire entérinée pour le cycle primaire tunisien et probablement pour le système français en Tunisie qui devrait accorder une journée «je retourne en classe» à la seule date du 15 juin 2020, il y a fort à parier que la saison 2019-2020 est terminée pour tous. Parents et enfants autistes devront s’armer de beaucoup de courage pour continuer leur bataille.